C'est le matin, Med erre dans la campagne
Il regarde sans mot dire,
Le paysage triste et dénudé,
D'un hiver sans pluie,
Des arbres dégarnis,
Des branches sans feuilles et sans vie,
Une terre assoiffée et fissurée
Laissant voir ses entrailles.
Des oiseaux essouflés
Explorent la campagne morte
A la recherche d'un point d'eau.
Malédiction? Colère de Dieu?
Des fellahs, les traits tirés,
Les pieds nus et les habits retournés
Implorent la clémence divine
dans des prières rogatoires.
Seul, au fond de la vallée,
Morne et désemparé
Comme ces fellahs,
Et comme ces oiseaux
Med est là
Immobile
Les yeux au ciel...
Il implore Dieu, à son tour
En silence,
Mais avec la même piété,
La même ferveur et la même déférence.
Il l'implore pour qu'il arrose son coeur
Assoiffé ,et lui rende sa sève d'amour.
Tels les sillons gravés par l'eau
Sur le lit d'une rivière desséchée
Telles les entailles acérées,
Erodées par le temps et les vagues,
Sur les rochers séculaires de l'océan....
Il reste encore dans mon coeur
Les cicatrices toujours vivantes
D'un amour déchu.
Comme les larmes souterraines
D'un chagrin d'amour,
Tel le venin d'un serpent des déserts
Ma déception coule dans mes veines,
Me serre le coeur et me tort les viscères
Je respire sans vivre
et regarde sans voir
Perdu
Dans un monde ivre et sans frontières
Où je sens mon âme s'engloutir.
Même si dans le ciel d'amour
Mon étoile s'est éteinte,
Mon coeur en garde toujours,
La lueur et l'empreinte
Empreinte de la folle passion
D'une jeunesse tumultueuse
Où j' ai couru sans destination
Emporté par une fougue impétueuse
Et lambition de saisir
De mes mains, l'insaisissable
Et, tout d'un coup, comme dans un rêve,
Tout s'est effondré dans le Néant
Et suis passé, sans trêve
Du paradis à l'enfer brûlant.
Je hais le tape à l'oeil
Le luxe et les excès de peinture
De toutes ces minables créatures,
Malades d'orgueil.
Loin de cette rage des intérêts sordides
Qui préoccupe et habite les humains
Je déteste les intrigues et les chagrins
Et mène une vie humble et limpide
Je n'attends jamais rien
de personne, et ne fais concurrence
A personne; mon plaisir et ma récompense
Est d'échanger toujours le Mal par le Bien
Je me plais à merveille
Dans ma douce simplicité
Et me complais à regarder avec volupté
Les contours d'une bouche vermeille...
Je déborde de sensibilité et d'amour,
En moi, l'amour naît et se régénère
J'aime la nature, j'aime les humains et vénère
EROS, après Dieu qui m'a donné le jour.
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