Salima, Salima la belle
Un amour et une merveille,
La fétiche de la cité,
Pleine de vie et de gaieté;
L'air digne et la démarche noble,
Dans le beau, elle était l'exemple
Dans l'art de la simplicité,
Un modlèle à toujours citer.
Comme une aurore à peine éclose,
Elle était là, comme une rose
Dont chacun désirait sentir
L'odeur portée par le zéphyr.
La petite fille adorable
Grandit et devint désirable.
Trop nombreux furent les amants
Et plus encor, les prétendants.
Vint enfin le jour du mariage
Avec un garçon du même âge,
Plus beau et plus gand qu'Appolon
Fils d'un grand pacha au bras long
Salima était très heureuse
Sa vie s'annonçait merveilleuse,
Et son avenir assuré.
ses amis ont beaucoup pleuré,
Ils étaient tous déçus et tristes
De ce mariage à l'improviste.
Le mari habitant Tanger,
salima a déménagé
Quatre jours après le mariage,
Laissant ses fans dans le nuage.
Omar, professeur de français,
Récemment muté à Tanger,
Avait pris au cinquième étage,
Un trois pièces près de la plage.
C'était un bel appartement
Qui a pris vie et agrément,
Avec les nouveaux locataires,
Deux êtres mignons, nés pour plaire.
Et la vie commença pour eux
Une vie pour deux amoureux
Comblés par Dieu et la chance,
L'âme et le coeur pleins d'espérance.
Un semestre s'est écoulé
Omar était émerveillé
Par Salima et sa douceur,
Pour les deux, c'était le bonheur....
Mais, souvent un rien nous inquiète
Et nous fait quitter notre assiette.
Salima remarqua un fait
Qu'elle n'a pas beaucoup aimé.
Quelqu'un lui faisait la vaisselle;
La maison était tenue belle,
Avec, chaque jour, un décor.
C'était bien sûr un peu trop fort
Salima bien que satisfaite
Trouvait cependant un peu bète
Que son mari agisse ainsi.
Il fallait dire:Stop merci
Désormais, chacun sa besogne;
Elle, cuisine, lui, enseigne.
Salima aimait son conjoint
Et le respectait à tel point
Qu'elle n'eût jamais trouvé sage
De le voir faire le ménage.
Il fallait donc lui dire un mot.
Et cela fut en ces propos:
Merci chéri pour la vaisselle
J'ignorais, chez toi, une telle
Maîtrise de la fonction.
Eh! De quoi il est question
Dit Omar, et de quoi tu causes?
Ma foi, ai-je fait quelque chose
Qui mérite remerciements?
Non, ajouta-t-il, pas vraiment.
Salima, pas de protocole
Nous avons tous les mêmes rôles
Mêmes responsabilités
Et formons la même unité.
Ne trouvant plus rien à dire,
Elle conclut par un sourire,
Mettant fin à la discussion.
Elle avait tout à fait raison
Bah! il n'y avait rien de drôle
A laver quelques casseroles...
Omar étant très matinal
Pouvait n'y trouver aucun mal.
Le cas passa aux oubliettes
Et le couple resta en fête.
Un matin du mois de juillet
Omar fut d'urgence appelé
A Casablanca, pour un stage,
Laissant son épouse bien sage,
Et seule dans l'appartement.
La nuit s'écoula calmement.
Mais tôt le matin, stupéfaite,
Le corps tout tremblant, et la tête
Chancelante, elle crut rêver
Et ne put même se lever.
Sur une table en marbre rose
Se trouvait un bouquet de roses,
Un petit panier de croissants,
Du lait et du café fumant.
Elle était seule dans la chambre;
Un grand silence et pas une ombre.
Elle essaya de se lever
De sauter et de se sauver.
Mais resta sans pieds et sans ailes.
Et, telle une vache qui vêle,
Ne percevait plus, dans sa peur,
Que les battements de son coeur.
Soudain, tonnant comme une mine
Une forte voix masculine
Brisa le silence de mort
Qui gelait le coeur et le corps
De la petite créature,
Don de Dieu et de la nature.
Ne te trouble pas ma chérie
Je suis l'enfant et le génie
Des lieux. Je ne suis pas méchant,
Et pour te parler franchement,
Tu es depuis sept mois ma femme...
Je suis génie, mais j'ai une âme.
Toi et moi avons fait l'amour
Pratiquement tous les deux jours
Tu me sentais me voyais l'autre
Profitons de cette rencontre,
Organisons notre avenir
Notre amour doit vivre et tenir....
Salima qui restait muette
Ne voyait pas de silhouette,
Mais entendait très bien la voix.
Ecoute génie, tu me vois
Mais je ne perçois que le vide.
Ma vie, aujourd-hui, est limpide,
Suis heureuse avec mon conjoint;
Va-t-on; installe-toi plus loin
Et laisse-moi vivre ma vie
Plus de ménage, je t'en prie
Reprends tes croissants et tes fleurs
Va-t-on génie tu me fais peur!
Tu ne veux pas encor comprendre
Dit le génie. Je vais reprendre:
UN: je m'appelle SANISSON
Deux: je suis là dans ma maison
Trois: Sache que tu es ma femme;
C'est un fait. N'en fais pas un drame.
Omar va revenir bientôt
Tu ne dois lui dire aucaun mot!
N'essaie pas de changer de ville
Ou de lieux...Il m'est très facile
De te retrouver. Et alors,
Pour Omar, ce sera la mort!
Reste donc tranqulle chérie,
Je t'aimerai toute ma vie.
D'accord, je serais bien discret
Notre amour restera secret,
Tout en bonheur et en dèlice,
Amour sincère et sans malice.
Et sache bien qu'en tout instant
Je controle les battements
De ton coeur et lis dans ton âme;
Et pour être correct, madame
La nuit je ne viens plus vers toi,
Mais la journée, tu es à moi.
Tu dois accepter et te taire
Sans quoi je me mets en colère!
Salima n'avait pas le choix
Et n'ayant même pas le droit
De refuser cette sentence,
ELLE PREFERA LE SILENCE....
Quel est pâle et morose
Cet enfant de cinq ans
Jadis aux joues roses,
Et les yeux brillants,
le plus jeune de ses frères.
Abandonné cruellement
Par une mère
Aveuglée par la matière
Ne chérissant que l'argent
Et les brillants.
Quel est triste et pitoyable
Cet enfant sans mère,
Privé trop tôt
Des sourires affectueux
De cette tendre créature
Que le Dieu Miséricordieux
Dans sa sage conception de la nature
A donné à tous les enfants,
Pour les bercer et les serrer
Contre une chaude poitrine
Où l'on sent le battement enchanteur
D'un coeur de mère...
L'innocence de ses gestes et paroles
N'a d'égal que la profonde tristesse
Qui assombrit son sourire angélique,
Voile son regard,
Et ternit l'éclat de ses yeux.
Il vit et respire , peut-on dire,
Il joue comme tous les enfants,
Peut-être...
Mais personne n'appréhende
Ce que cet enfant ressent
Au plus profond de son être!
Nul ne perçoit ses soupirs
Et les larmes souterraines
Qu'aucun scaner ne peut découvrir.
Quelque chose lui manque sur cette terre
C'est l'AMOUR D'UNE MèRE....
L'eau de la rivière coule et chante
Coule jour et nuit
L'impide et luisante.
Elle coule
Sans savoir où elle va.
Par tous les tournants elle passe,
Contourne tous les obstacles,
Se précipite dans les gouffres et crevasses
Sans jamais s'arrêter,
Pour admirer le paysage.
Elle coule vers cet inconnu cruel
Sous le regard indifférent du ciel,
Pour arriver un jour à l'océan,
Ou s'évaporer dans le Néant
Son ultime au-delà...
Souviens-toi, Eva que la rose
Que l'on aime pour sa fraîcheur
Pour son arôme et sa couleur
Après une certaine dose,
Se fane peu à peu, perd son éclat
Et,enfin, revient à la terre...
Sois comme l'amour d'une mère
Pour la vie et bien au delà
Captivante, douce et cordiale
A l'image de ces pétales
Que l'on conserve pour toujours
A jamais intactes et belles
Entre les pages éternelles,
D'un superbe livre d'amour.
Comme une fleur de printemps
Ta vie a été très brève
Tu es partie bien avant
Que ton soleil ne se lève.
Tu as refusé de vivre en ce monde
Que le sang et l'injustice inondent,
Un monde dont tu portes pourtant
Le prénom...
Tu avais peut-être raison
Mon enfant
de partir de bon matin
Et de fuir la terre des humains
Seul le mal triomphe en ce monde ici bas
Où, pour survivre, il faut portere le bât.
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